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SIA : La carabine Martini-Francotte passe en catégorie D (Article de l'UFA)

Publié il y a 1 mois par

SIA : La carabine Martini-Francotte passe en catégorie D (Article de l'UFA)

La carabine Martini-Francotte passe en catégorie D§e) - collection.

La carabine Martini-Francotte passe en catégorie D§e) - collection.

jeudi 18 juillet 2024, par Jean Pierre Bastié président de l’UFAJean-Jacques BUIGNE fondateur de l’UFA

La Francotte appartient à la catégorie des carabines scolaires. Destinée au tir et à l’initiation, cette arme aux lignes graciles comporte un canon rayé, renforcé au tonnerre, et vissé sur le boîtier de culasse. Un boîtier métallique aux flancs plats, dans lequel joue de haut en bas, le célèbre bloc tombant dessiné par Martini.

L’ouverture de la culasse est commandée par un levier de sous-garde, articulée en arrière du pontet, et dont la branche postérieure s’engage au repos dans un petit logement creusé sous la crosse.
La monture en noyer est composée de deux éléments, la crosse et le garde-main. Chacune de ces deux pièces porte un battant de bretelle. Le premier est vissé sous la crosse, le second est placé sur la grenadière qui lie le fût au canon. Un fût percé d’un long canal dans lequel prend place la baguette de nettoyage.
A priori, rien ne distingue La Francotte d’une quelconque carabine Martini, rien si ce n’est son bloc amovible, logé dans la carcasse. Il comprend à la fois le système de percussion, le bloc de culasse et l’indicateur d’armement breveté par la firme belge.
Malgré leurs nombreux avantages, les armes du système Martini ne pouvaient pas être nettoyées facilement. La disposition du boîtier de culasse obligeait l’utilisateur à passer la baguette par la bouche du canon. Pour pallier cet inconvénient, la firme Francotte eut l’idée d’un bloc amovible.

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Le brevet de 30 août 1884 préfigure déjà les modifications de la Martini-Francotte. Le brevet complet.
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Le brevet du 3 novembre 1891 sur les modifications apportées au fusil Martini
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Les culasses de deux carabines différentes. Vous remarquerez qu’il suffit de démonter une goupille.
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Avec ces deux photos on comprends comment le simple petit levier situé en bas du boîtier à l’avant, permet le démontage rapide de la culasse et du levier.

Démontage sommaire

Montées sur un même bloc, la platine et la culasse peuvent être retirées rapidement en tournant vers le bas, d’un demi-tour, le petit levier placé sur la joue droite du boîtier de culasse. Le bloc ainsi libéré peut alors sortir de son logement lorsque l’on pousse le levier de sous-garde vers l’avant. Un regard, percé en arrière du boîtier, permet alors de passer une baguette dans le canon, de la chambre vers la bouche.
Le remontage s’effectue en sens inverse, en prenant la précaution de bien engager l’arrière du bloc amovible dans le boîtier, puis d’introduire la partie antérieure avant de ramener le levier de verrouillage vers le haut.
Simple et pratique, ce type de démontage va renforcer l’intérêt des tireurs de l’époque pour le système Martini.

Marquages et poinçons

Cette arme est recouverte de très nombreux marquages, un peu comme si
le fabricant avait voulu prévenir toute contrefaçon. Le boîtier de culasse porte, sur la droite, le nom de la carabine : « La Francotte »

Plus bas, le levier de démontage est frappé de la marque de la firme. A l’opposé, sur le flanc gauche du boîtier, se trouvent la majorité des poinçons, le numéro de série et un macaron identique à celui du mécanisme, sur lequel on peut lire : « Francotte’s Patent »

Au centre de la boite de culasse se trouvent les mentions suivantes : MACHINE MADE BY - A. FRANCOTTE & Cie - MAKERS & PATENTEE - LIEGE - (BELGIUM)

Pour ne pas être en reste, la crosse porte elle aussi un macaron frappé du nom de la carabine, entouré du nom du fabricant : « Auguste Francotte & Cie Liège » .

Le mécanisme amovible, logé dans le boîtier reprend une partie de ces marquages et les nombreux poinçons du banc d’épreuve de Liège.
L’indicateur de chargement, lié au mécanisme, porte de surcroît la
mention : « FRANCOTTE INDICATOR »

Les variantes

Fabriquée pendant près d’un demi- siècle, La Francotte donnera naissance à de nombreuses variantes. Carabines scolaires, de tir et de grande chasse vont ainsi se succéder jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Les variantes sont nombreuses comme les finitions qui vont du simple bronzage noir de guerre aux finitions de luxe les plus sophistiquées.

Un reclassement au bénéfice des détenteurs

Lors de la publication de la doctrine « armes anciennes » les carabines Francotte étaient restées en catégorie C.
L’UFA a beaucoup travaillé sur ce sujet en parfaite coordination avec les experts du SCAE. Un gros dossier qu’il a fallu porter durant plusieurs mois. Mais la démarche est enfin arrivée à son terme.
Les arguments de l’UFA ont été entendus et aujourd’hui, les anciennes références qui figuraient au RGA viennent de disparaître (CA333, BV085, BU331, BK914, AS517 et CE971). Désormais si votre carabine Martini-Francotte figure dans votre râtelier numérique, vous pouvez la supprimer en suivant le processus expliqué dans cet article :

L’UFA agit sur un temps. D’autres dossiers sont en cours, bien gérés ils devraient entraîner à terme de nouvelles modifications profitables à tous les usagers, dans le respect de la sécurité intérieure.

Les brevets de la Martini-Francotte situent bien cette arme antérieurement 1900. Quant à la littérature du XIXème siècle elle fait mention, à plusieurs reprises, de la présence de carabines de tir Martini-Francotte sur de nombreuses expositions en Europe.
- Le premier brevet date de 1875 et porte le numéro 38175.
- Le deuxième est celui de l’indicateur d’armé, date de 1884 et porte le N° 66167.
- Le brevet de 1902 n’est qu’une amélioration technique destinée à simplifier la fabrication.
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La dynastie Francotte
Pour ceux qui veulent tout savoir sur Francotte, notre ami Alain Daubresse vient de publier un livre sur ce sujet. Les détails.

Au Musée Victoria à Melbourne on trouve la confirmation d’un marché officiel en 1887 pour ces carabines, aux fins d’entraînement des cadets. Wikipédia énonce que ces fusils de cadet ont été utilisés depuis 1891. Et il y est dit que « La principale caractéristique de l’action Martini du brevet Francotte est le démontage de l’action en une seule section complète, après l’enlèvement de la goupille fendue. », Goupille fendue éventuellement remplacée par une vis.

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La carabine de cadet Australien adoptée en 1891, confirme le modèle antérieur à 1900, donc le classement dans la catégorie D§e).
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Le marquage de la carabine de Cadet adoptée par l’Australie.
Voir aussi :
- La carabine Martini-Francotte sur le site www.littlegun.be ;
- La Dynastie Francotte sur le site www.littlegun.be ;
- Liste des brevets Francotte extraits du l’ouvrage d’Alain Daubresse.
Précision lexicale : Martini-Henry et Martini-Francotte :
-  Le Suisse Friedrich von Martini conçoit la culasse qui pivote vers le bas comme celle du fusil Peabody ;
-  L’écossais Alexander Henry conçoit un canon de gros calibre adapté à la poudre noire ;
-  Le belge Francotte simplifie le mécanisme en le rendant facilement démontable.
Un grand merci à Alain Daubresse qui nous a communiqué de nombreux renseignements sur les brevets, ce qui nous a permis de dater la carabine.

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